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Devant les juges, Lagardère a plaidé l'"erreur" mais démenti tout schéma frauduleux avec le Qatar
information fournie par Boursorama avec AFP 28/06/2024 à 15:03

Arnaud Lagardère à Paris, le 17 février 2022. ( AFP / JULIEN DE ROSA )

Arnaud Lagardère à Paris, le 17 février 2022. ( AFP / JULIEN DE ROSA )

Le PDG Arnaud Lagardère, mis en examen fin avril pour abus de biens sociaux notamment, a plaidé l'"erreur" devant les juges d'instruction dans la gestion des comptes de ses sociétés, mais démenti tout schéma frauduleux avec le Qatar, son premier actionnaire.

L'homme d'affaires, 63 ans, a été mis en examen le 29 avril pour "diffusion d'informations fausses ou trompeuses, achat de vote, abus de biens sociaux et abus de pouvoir et non-dépôt de comptes" pour des faits s'étalant d'avril 2009 à décembre 2022.

Faisant l'objet d'une interdiction provisoire de gérer, il a été contraint d'abandonner ses fonctions au sein du groupe. Il a repris la tête du groupe vendredi, au lendemain d'une décision favorable de la cour d'appel de Paris.

Arnaud Lagardère est soupçonné d'avoir, pendant plusieurs années, puisé dans les fonds des sociétés Lagardère SAS et Lagardère Capital & Management (LCM) pour financer ses dépenses personnelles.

Devant les juges, il a plaidé "l'erreur", expliquant avoir eu "le sentiment de n'avoir lésé personne", d'après son interrogatoire révélé par Le Monde et consulté par l'AFP.

La justice a estimé à plus de 125 millions d'euros le cumul des abus de biens sociaux reproché à Arnaud Lagardère: 32 millions de créance successorale, un million pour un prêt consenti à son ancien directeur général Pierre Leroy, un compte courant d'associé débiteur de 48 millions et des avances en compte courant pour 45 millions en 2024.

"Mon état d'esprit c'est que je pourrais remettre tout cela d'équerre, ce que je vais faire", a affirmé M. Lagardère aux juges d'instruction, assurant vouloir "apurer la situation" et avoir "bien compris aussi que le train de vie serait diminué".

Au sujet de comptes annuels non déposés, il a expliqué avoir voulu se protéger du fonds "activiste" Amber Capital: "Je sais que ce n'est pas écrit dans le code pénal, en ce qui me concerne, voir (le) groupe découpé en morceaux était inacceptable".

Et pour les "comptes incorrects", lui demandent les juges ? M. Lagardère rejette la faute sur "l'incompétence" de deux commissaires au compte, qui ne l'auraient pas dûment alerté. Ces derniers, qui contestent les accusations, sont aussi mis en examen.

Amber Capital avait porté plainte en 2021, mais s'est désisté à la faveur d'un accord transactionnel avec le groupe, repris par Vivendi.

- "NAK", Sarkozy -

L'interrogatoire se corse quand sont évoquées les relations d'Arnaud Lagardère avec le Qatar.

Retour en arrière: en 2018, le groupe était en pleine lutte d'influence entre Vincent Bolloré, allié d'Amber Capital, et Bernard Arnault, PDG de LVMH, qui soutenait Arnaud Lagardère.

Le 24 avril 2018, Qatar Holding LLC, filiale du fonds souverain Qatar Investment Authority (QIA) et principal actionnaire, s'est positionné en faveur des résolutions d'Amber Capital.

Ce vote a surpris M. Lagardère car il n'était pas le reflet de la volonté du QIA, a-t-il affirmé aux juges.

Lui et son équipe rapprochée, à l'instar de Pierre Leroy, pilier du groupe mis en examen dans ce dossier, ont appelé leurs contacts, dont Nasser Al-Khelaïfi, patron qatari du PSG et administrateur du QIA, surnommé "NAK".

D'après des échanges rapportés par les magistrats, M. Leroy a aussi proposé à M. Lagardère d'appeler "un ami" qui pourra "dès que possible joindre le président de QIA et le ministère des Finances".

"Qui est cet ami décrit devant l'AMF (l'Autorité des marchés financiers) comme une personnalité française très importante qui est introduite auprès du Qatar ?", lui demandent les magistrates.

" Nicolas Sarkozy ", répond M. Lagardère, mais "tout ceci ne s'est pas fait parce que j'avais la réponse de Nasser Al-Khelaïfi".

Cinq jours après le premier vote, QIA change de position et se prononce en faveur des résolutions de la gouvernance de M. Lagardère.

En septembre 2018, un diplomate britanno-marocain proche de Doha, Jamal Benomar, est nommé au conseil de surveillance de Lagardère SCA et présenté comme "membre indépendant".

Les juges y voient une "représentation officieuse" des intérêts du Qatar et soupçonnent une contrepartie, ce qu'Arnaud Lagardère nie. Il a affirmé avoir seulement voulu un "interlocuteur" de qualité au conseil de surveillance.

L'homme d'affaires "conteste fermement avoir commis la moindre infraction en lien avec la désignation des administrateurs du groupe en 2018" a abondé vendredi auprès de l'AFP son avocat, Me Sébastien Schapira.

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